
Pour ce nouveau carnet de voyage, je vous emmène en Crète. Cette île, la plus importante de l’archipel Grec, collectionne les surnoms flatteurs et pour cause: le pays déborde de beautés sauvages, de vestiges antiques, de joyaux architecturaux…
Ici, les montagnes se redressent pour toucher les nuages, le littoral est parsemé de criques pittoresques et intimistes.
Même si la Crète se prête à toutes les façons de voyager, je ne peux que vous encourager à louer un véhicule et sillonner l’île au grès de vos envies.
Le premier article de mon carnet de voyage est dédié à la découverte de la partie occidentale de cette île mythique surnommée « l’île des Dieux ».
Rethymnon
Réthymnon est vraisemblablement l’une des plus belles villes de Crète. Son histoire, son riche patrimoine encore très bien conservé en font une étape incontournable lors d’un voyage en Crète.
Pour découvrir Réthymnon, je vous conseille de commencer par la visite de son ancienne forteresse connue sous le nom de « Fortezza ». Erigée en 1573 par les vénitiens qui occupaient la région, elle était destinée à se protéger de l’invasion turque. Les bâtiments sont peu nombreux mais relativement bien conservés. La visite n’est pas incontournable mais il est agréable de se promener parmi les vestiges de la citadelle. Dominant la région, elle offre de magnifiques points de vue sur la vieille ville de Réthymnon et son port vénitien.




La forteresse peut se visiter de 8h00 à 15h00 ( jusqu’à 19h15 en été ). Comptez 1h30 / 2h00 pour la visite. Tarifs de l’entrée: 4 euros pour les adultes, 2 euros pour les enfants, 10 euros pour une famille (2 adultes, 2 enfants ). Un fascicule vous sera remis avec plan et explications en français. Le parking est gratuit.
La citadelle est dépourvue d’ombre. Si vous voyagez en plein été prévoyez eau, chapeau…et si vous le pouvez, privilégiez la visite tôt le matin ou en fin de journée.
La vieille ville de Réthymnon est quant à elle très commerçante mais il fait bon flâner et déambuler paresseusement dans ses ruelles colorées: les petits commerces débordent sur le pavé, les façades des maisons pourtant simples sont fleuries avec soin, les serveurs des tavernes vous interpellent dans votre langue maternelle.
De la mosquée Kara Musa Pasha au port vénitien, de l’église des Quatre Martyres à la fontaine Rimondi, partout dans la ville subsistent les sédiments d’une histoire mouvementée par plus de 1000 ans d’occupation vénitienne et ottomane.








Une atmosphère, une ambiance bien particulière se dégage de ses ruelles et malgré l’affluence touristique , Réthymnon ne perd en rien de sa superbe.
Le monastère d’Arkadi
Depuis Réthymnon, c’est une longue route étroite et sinueuse comme il en existe beaucoup en Crète qui mène au monastère d’Arkadi, un petit joyau architectural dont la renommée est à l’origine d’ une tragédie qui marqua la conscience crétoise: la mort par suicide de près de 900 enfants, femmes, hommes et vieillards refusant de se soumettre à l’occupation turque.



Le monastère semblerait dater du XIVème siècle, son église du XVI ème lorsque la Crète était encore vénitienne. Une communauté de moines y transmettait ses savoirs en matière d’art, de sciences et de littérature avant de se distinguer grâce à sa production de vin.
Après près de 2 siècles d’occupation turque, en plein cœur de la révolution crétoise, Arkadi fût le refuge de nombreux révolutionnaires. Sa situation stratégique ainsi que ses fortifications permettaient de stocker et de sécuriser munitions et vivres. Le 8 novembre 1866, une armée de 15 000 turcs est envoyée afin d’assiéger le monastère dans lequel 947 personnes s’étaient retranchées. Après deux jours de siège sanglant soldé par l’intrusion de l’armée turque et la mort de 300 hommes crétois, la décision est prise de faire sauter les barils de poudre stockés dans la poudrière où s’étaient réfugiés les 600 femmes et enfants.
La poudrière est visible et un musée retrace cette journée tragique…Des portraits ainsi que quelques crânes sont exposés dans un ossuaire, une façon sans doute, de rendre hommage à ce peuple crétois qui a préféré la mort à la soumission, faisant d’Arkadi le symbole de la liberté.



Une petite communauté religieuse continue de vivre ici. C’est donc un lieu de silence et de recueillement. Tout est remarquablement soigné: les potées fleuries sont parfaitement alignées, le petit potager semble supporter le manque chronique d’eau, les façades ocres croulent sous les bougainvillées en fleur et subliment le décor de ce monastère peuplé de fantômes.





Le monastère est ouvert tous les jours de 9h00 à 19h00 ( 20h00 en été ). Tarif: 3 € , gratuit pour les moins de 12 ans. Comptez une bonne heure pour la visite.
Le monastère d’Arkadi est un lieu de culte orthodoxe, une tenue adaptée est donc de rigueur: genoux et épaules devront être couverts. Des paréos peuvent être prêtés à l’entrée.
Hania / La Canée
Une balade dans la vieille ville de Hania, au cœur du centre historique est un incontournable lors d’un voyage en Crète. Vous pourrez déambuler parmi les vieilles bâtisses colorées d’inspiration vénitienne, arpenter les ruelles escarpées avant de vous poser, pourquoi pas, sur l’une des nombreuses terrasses du vieux port vénitien, où la mer Egée, hélas, charrie bouteilles, sacs plastiques et détritus en tout genre.




Son marché couvert est également à découvrir. Bien que très touristique, il est toutefois possible de trouver quelques étales de produits locaux à des prix relativement intéressants pour peu que l’on sache négocier.
Outre le charme de cette ancienne capitale, c’est en visitant les différents quartiers de la ville que l’on mesure l’empreinte laissée par les colonisations successives A Hania on passe sans ménagement de l’orient à l’occident, de l’empire byzantin à l’empire Ottoman, de l’Italie à la Grèce antique.





Hania est incontestablement l’une des plus belles villes de Crète et même si en été elle est la proie des touristes, elle a su garder toute son authenticité.
Matala
Comme beaucoup de voyageurs peut-être aurez vous l’idée de passer par Matala au cours de votre voyage en Crète. L’origine de cette petite bourgade date du néolithique. Des grottes ont été creusées dans la roche tendre des falaises qui tantôt servirent d’abris, de zone de stockage et même de nécropoles . Matala fût le port de Phaistos à l’époque minoenne et resta un village de pêcheurs pendant de nombreux siècles.





C’est à la fin des années 60, à l’heure où le rejet des valeurs traditionnelles et du matérialisme est à son apogée, que les grottes de Matala furent envahies par des milliers de hippies exprimant leur opposition par le nomadisme, la vie communautaire et la fumette. Matala deviendra alors pendant quelques temps le Katmandou crètois, la ville du flower power grec par excellence.
Hélas, l’ afflux de babas du monde entier puis du tourisme de masse ont fait de ce paradis alternatif une attraction touristique surfaite et artificielle. L’ esprit hippie n’ est plus vraiment présent et les badauds sont plus « bobos » que « babas », plus « huppés » qu ‘ « hippies « . Même s’ il règne encore à Matala, une certaine douceur de vivre, on est bien loin d’une communauté défendant des valeurs écologiques et égalitaires…




La plage principale de Matala et sa singularité en font un lieu de baignade très agréable mais si vous aimez vraiment l’esprit « peace and love », c’est à Red Beach qu’il faudra vous rendre: une jolie plage au sable foncé où naturistes et textiles se partagent le rivage dans une ambiance familiale. Les beatniks de l’époque y ont laissé l’ empreinte de leur passage gravée dans la roche.





Pour accéder à Red Beach, vous devrez suivre un sentier partant derrière les commerces et longeant les nombreuses chambres d’hôte de Matala. Comptez ensuite une bonne vingtaine de minutes de grimpette et quinze de descente sur un petit chemin escarpé et caillouteux. Prévoir de bonnes baskets et de l’eau !
Les grottes de Matala peuvent se visiter mais prévoyez de bonnes chaussures, à fortiori s’il pleut: le sol est vite glissant. Comptez 2 euros l’entrée.
Le lagon de Balos
Arriver à la lagune de Balos est en soi toute une aventure. En voiture, il faudra emprunter un long chemin caillouteux et escarpé de près de 8 kilomètres mais chaque arrêt, chaque ralentissement, offre des points de vue époustouflants sur la mer étincelante laissée en contrebas.
Une fois le véhicule garé au sommet de la montagne, il faudra entamer à pied une longue descente parmi les roches et les herbes hautes avant de commencer à entrevoir la lagune.





Chaque arrêt pour reprendre son souffle est l’occasion d’admirer la mer scintillante avec ses eaux turquoises et cristallines et sa plage de sable blanc, s’étendant à perte de vue.
Mais à partir de 10h00, le lieu se rempli. Des dizaines de bateaux débarquent leur cargaison de touristes et Balos ne ressemble plus du tout à cette image de carte postale que l’on voit lorsqu’on y arrive tôt…ou tard…
Comment se rendre à Balos si vous n’êtes pas motorisé ? Si vous n’avez pas de voiture de location, ou que l’aventure vous tente, vous pourrez atteindre la lagune en bateau depuis le port de Kissamos. Plusieurs départs chaque matin en période touristique
Un 4X4 est il obligatoire pour se rendre à Balos ? Je dirai que non, le 4X4 n’est pas obligatoire à condition de rouler au pas et d’anticiper chaque nid de poule en les contournant le plus souvent possible…D’autre part, au moment de la réservation du véhicule, j’avais stipulé au loueur notre souhait de nous rendre à Balos, nous avions donc un véhicule avec déjà quelques éraflures et un bas de caisse un peu abimé…
Une participation à la protection du site est demandée avant le chemin d’accès dédié aux véhicules ( 2 par personne )
Prévoir de bonnes chaussures, de l’eau, un chapeau, de la crème solaire…car le sentier est sans ombre. La descente est relativement facile, en revanche le retour, donc la montée est plus compliquée surtout en pleine chaleur.
Ainsi s’achève la première partie de mon carnet de voyage dédiée à la Crète. La seconde sera consacrée à la partie orientale de l’île.
N’hésitez pas à me laisser en commentaire vos remarques, vos questions ou vos suggestions !
Merci d’écrire de si beaux articles pour la Crête. Le coté ouest est juste sublime. Rethymnon avec la Chanée sont les deux plus jolies villes de Crête. La veille ville de Rethymnon vaut le détour et il y a quelques rues ou il n’y a pas de commerces mais c’est vrai que la plus part sont gorgés de boutiques a touristes qui ne marchent que durant la saison. EN hiver seules quelques boutiques sont encore en fonction. Arkadi est un beau monastère que ça fait vraiment longtemps que je n’ai pas visité. En effet les grecs qui étaient dedans se sont sacrifiés a la poudrière. Red beach je ne suis jamais allé pour le moment mais matala également j’y suis allé deux ou trois fois tout au plus. C’est pourtant bien charmant. Bon Dimanche a vous.
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Merci infiniment pour toutes ces précisions et pour votre compliment qui me va droit au cœur ! Vous avez raison, l’ouest de la Crète est sublime et je regrette de ne pas avoir pu m’y attarder davantage…j’avais beaucoup minimiser les temps de transport entre chaque site, j’ai donc fini par manquer de temps… Une prochaine fois peut être ! Une excellente fin de week end à vous !
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C’est avec plaisir. J’espère vraiment que vous aurez l’occasion de revenir. La première fois(quelle que soit la destination) on découvre et on prend nos repères. Se rendre une deuxième fois nous permet de privilégier les endroits qu’on a aimé tout en découvrant ceux que nous n’avons pas découverts. Bon week end.
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